Prune & Izan : une dépression post-partum malgré une bonne préparation
Prune est tombée enceinte en Colombie, sa grossesse s’est bien passée. Entourée de professionnels bienveillants en France, elle a traversé ses 9 mois sereinement malgré quelques maux comme les nausées du 1er trimestre et les remontées acides. Son accouchement ne s’est pas passé comme elle l’avait prévu mais Prune a su lâcher prise pour faire ce qui était le mieux pour elle et son bébé : bain, péridurale, position, ventouse. Prune a enfin pu prendre Izan dans ses bras pour l’accueillir. La mise en place de l’allaitement n’a pas été simple mais Prune et Izan ont su se trouver pour que tout se passe bien. La jeune maman est ensuite passée par une dépression post-partum difficile à déceler. Encore une fois Prune a trouvé la force de traverser l’épreuve pour avancer. Bonne lecture…
Qui est-tu ?
Ton prénom : Prune
Ton âge : 33 ans
Le prénom de ton enfant : Izan
L’âge de ton enfant : 2 ans et demi
La grossesse de Prune plutôt bien entourée
j’avais envie d’une méthode de contraception plus naturelle je me suis donc formée à la symptothermie
Je suis tombée enceinte naturellement, dès le 1er essai. J’ai arrêté la pilule environ 3/4 mois avant ça car j’avais envie d’une méthode de contraception plus naturelle je me suis donc formée à la symptothermie. (Note de Bulle de maman : il s’agit d’une méthode de gestion naturelle de la fertilité qui consiste à déterminer avec précision les périodes du cycle menstruel pendant lesquelles nous sommes fertiles et infertiles en contrôlant la température corporelle et la consistance de la glaire cervicale.)
En parallèle de ça, comme on était en confinement je faisais attention à mon alimentation et j’ai aussi pris des compléments alimentaires et adapté mon alimentation au projet bébé, mon mec aussi :)
J’étais prête à lancer le projet bébé, j’attendais juste le go de mon conjoint qui est devenu mon mari et environ 1 mois après le mariage il m’a dit OK et je suis tombée enceinte directement.
Oui j’étais inquiète de ne pas tomber enceinte car je prenais la pillule depuis trèèèèès longtemps mais ce qui est bizarre c’est que j’avais l’infime conviction que j’étais très fertile.
Je lui ai dit que j’avais une surprise et de choisir une main et il a découvert le bonbon superpapa
Un soir mon mari m’a demandé si j’avais mes règles, j’ai répondu que non et là il m’a répondu "tu es enceinte", ce à quoi j’ai répondu que non, qu’elles allaient probablement arriver car j’avais comme des crampes annonciatrices. Sa fermeté dans cette phrase m’a quand même travaillée et j’y ai pensé toute la semaine et je scrutais mes passages aux toilettes. J’ai attendu les 5 jours de retard et lorsqu’un matin il est allé travailler je suis allée acheter un test.
J’ai fait pipi et boum sans avoir le temps de reposer le test, 2 traits.
J’étais trop contente mais un peu déboussolée en mode non mais waooouh truc de fou !
On vivait en Colombie à l’époque et une marque de bonbons appelée supercoco avait fait des éditions spéciales "supermama", "superamigo"… et j’avais gardé un "superpapa" pour l’occasion. Je lui ai dit que j’avais une surprise et de choisir une main et il a découvert le bonbon superpapa. C’était super chouette de partager ce moment qui a été bref puisque j’avais rdv pour passer la soirée avec une amie. Je me souviens de cette sensation on se promenait elle et moi sur la plage et c’était incroyable de se sentir un peu unique, spéciale.
Peu de temps après je l’ai annoncé à ma soeur on était au téléphone et je lui demande de vérifier sur son whatsapp et choisir entre les photos de mon petit shooting et en fait c’était la photo du test hihi. J’ai refait la même combine pour l’annoncer à ma maman puis à mon papa mais avec la photo d’une 1ère écho de datation que j’avais faite.
Donc j’ai pu me sentir à l’aise de manger mes purées de patates et pâtes au ketchup ahah
Peu de temps après l’annonce j’ai commencé à avoir des nausées assez handicapantes et surtout de gros dégoûts alimentaires.
Ce qui est marrant c’est qu’au moment où je suis tombée enceinte j’ai fait ma 1ère séance avec Julia Simon pour m’accompagner dans le développement de mon activité et mon désir de grossesse ahah. Elle m’a donc hyper bien conseillée sur les nausées et décomplexées sur 2 points :
- la règle des 3 mois est totalement subjective et je peux m’en défaire si elle ne me correspond pas : gros soulagement je l’ai donc annoncé à mes amies proches en Colombie aussi pour expliquer mes changements
- ce n’est pas grave de manger que ce dont j’avais envie à cet instant, que de toute façon, le bébé plonge dans mes ressources d’avant donc j’ai pu me sentir à l’aise de manger mes purées de patates et pâtes au ketchup ahah
Elle m’a aussi éclairé sur les nausées : qu’elles viennent au moment de fatigue, faim, sommeil donc j’ai mis en place plein de petites techniques pour les dompter et des techniques quand il n’y avait rien à faire : acupression au poignet, huile de citron, la respiration, manger par petites quantités…
Le 1er trimestre j’ai donc perdu du poids.
Ensuite, sur la suite, assez peu de maux de grossesse, mis à part les remontées acides dès le milieu qui ne m’ont pas quittées jusqu’à l’accouchement, pour ça je faisais cocktail bicarbonate citron avant de manger et/ou Gaviscon. Une semaine avant d’accoucher j’avais de grosses douleurs sur la vessie, ça appuyait comme si j’avais une sorte d’infection urinaire, mais c’était juste la position du bébé qui se préparait à sa sortie !
Je pense que si c’était à refaire je serai sur une tolérance 0 sur l’alcool et le reste idem.
J’avais des dégoûts gustatifs et d’odeur au tout début de la grossesse dont certains ne m’ont pas quitté pendant tout le reste : le cumin, le parfum de mon mec oups.
J’ai fait attention à mon alimentation tout en me laissant vivre : lait cru si c’était cuit c’était ok, charcuterie presque pas mais j’ai mangé une huître et bu un peu de champagne à Noël etc, un sushi saumon de temps en temps…
Je pense que si c’était à refaire je serai sur une tolérance 0 sur l’alcool et le reste idem.
nouvelles habitudes plus conscientes que je commençais à prendre : cosmétiques solides, moins de quantité…
Globalement oui, j’étais assez consciencieuse sur les produits de soin et cosmétiques et ça répondait aussi à des nouvelles habitudes plus conscientes que je commençais à prendre : cosmétiques solides, moins de quantité, plus de bio…
Je me souviens de quelque chose par rapport à ça, j’ai fait une de mes échos chez un échographiste très consciencieux très reconnu dans le domaine et il me demandait de me laver avec du savon de Marseille de supermarché du rayon lessive pendant 1 semaine (pour mieux voir à l’échographie). Ca a été vraiment dur pour moi car je me sentais dans une totale injonction !
il ne comprenait pas bien le français + n’était pas super motivé pour l’accouchement naturel.
J’avais un projet de naissance physiologique donc j’ai fait au maximum pour m’y préparer notamment grâce à l’auto-hypnose.
Je me suis beaucoup beaucoup informée pendant la grossesse sur la grossesse, l’accouchement et aussi l’après, le fameux post-partum.
J’écoutais beaucoup la Matrescence pour comprendre ce que j’allais vivre.
J’ai lu le livre de Julia Simon Bien Vivre le 4e trimestre au naturel ainsi qu’un autre Hypnonaissance, après je me nourrissais beaucoup sur les réseaux sociaux aussi. Le fait d’être accompagnée par Julia Simon c’était super, j’ai aussi fait de l’acupuncture avec elle.
J’ai fait les cours d’accouchement avec toi via une sage femme en ligne la majorité et 3 cours en individuel pour l’hypnose.
Le papa a participé à la majorité des cours même si c’était un peu difficile pour lui parce qu’à ce moment-là il ne comprenait pas bien le français + n’était pas super motivé pour l’accouchement naturel.
Je pense que j’aurai pu attendre la naissance pour connaître le sexe de bébé, mais le papa a voulu savoir donc oui ! On l’a su à la T1 mais en vrai j’étais persuadée d’avoir un garçon.
Accouchement : l’arrivée de bébé en ventouse
Mon mari est parti bosser et j’ai géré les contractions en terminant ma valise qui avait été préparée 2 jours avant
Ca faisait 3/4 jours que j’avais des contractions très rapprochées et qui commençaient à être handicapantes. 2 jours avant j’ai aussi perdu le bouchon muqueux. A vrai dire, vu que je ne me sentais pas super bien avec ces douleurs pelviennes j’attendais un changement d’état et il faut croire que la suite c’était l’accouchement !
Après ces 3 jours assez intenses, j’ai commencé à avoir des contractions de plus en plus rapprochées de 3 à 5h du matin qui m’empêchaient de me rendormir, j’ai su que c’était le vrai début.
Mon mari est parti bosser et j’ai géré les contractions en terminant ma valise qui avait été préparée 2 jours avant avec ma soeur et ma maman. On était à un mois du terme et je suis moi-même née à 4 semaines du terme.
J’ai fait les exercices chez moi : ballon, m’appuyer contre un mur ou le lit, très rapidement les contractions étaient très rapprochées mais je sentais que ce n’était que le début. J’avais très peur d’arriver à la mater et de devoir retourner chez moi. Vers 11h midi j’ai finalement dit à mon mari qu’on allait y aller, on y a été en taxi.
Leo (mon mari) était un peu déconnecté du moment, il exécutait ce que je lui demandais : les points d’acupression, les positions vues à la prépa, mais je sentais qu’il n’était pas pleinement là.
le bébé n’arrivait pas à sortir sa tête donc a dit qu’elle allait utiliser la ventouse
On est partis en uber à la maternité, j’appréhendais le voyage mais ça s’est plutôt bien passé. Ensuite on a attendu près de 2h dans le couloir car c’était rempli. En attendant on m’a donné un ballon pour me soulager. Quand on m’a enfin examinée j’étais à peine à 1, un peu un coup dur je dois avouer mais le sage femme m’a dit que je pouvais rester que c’était le début du travail et m’a donné 2 options : aller marcher ou prendre un bain, j’étais quasi incapable de tenir debout alors j’ai direct pris l’option bain !
Je suis restée dans le bain environ 1,5 / 2h et ça s’est vraiment intensifié niveau douleur et surtout il y avait des moments où j’avais l’impression que ça ne "redescendait pas" et de ne pas réussir à me maintenir dans ma bulle avec les exercices d’hypnose. Le sage femme est revenu et a pu m’installer dans une chambre et là c’était vraiment vraiment dur, j’avais l’impression que les contractions étaient en continu, que ça ne baissait presque jamais. Et j’étais aussi épuisée car ça faisait environ 4 nuits que je dormais mal avec contractions + douleurs…
Le sage femme m’a examiné et j’étais à 4 environ, il était 20h, donc 7h pour 3cm et les contractions qui ne fluctuaient pas c’était vraiment trop dur.
J’ai décidé de prendre la péri, le sage femme adorable a essayé de vérifier mon choix, en me proposant du gaz et en me motivant en disant que je faisais un super travail mais ma décision était prise j’étais trop épuisée et je ne "redescendais pas" c’est vraiment la sensation que j’avais. C’était tellement intense que je ne touchais plus terre, je voulais que ça s’arrête.
Là ça a été vraiment long parce que j’ai attendu environ 2h car il y avait le changement d’équipe + une urgence en parallèle, j’avais décidé mais ça n’arrivait pas… On a fini par me faire la péri, ça me semblait insurmontable de rester sans bouger mais je l’ai fait et franchement je me souviens de m’apaiser en très peu de temps. J’étais fière de ne pas m’être accrochée trop fort à mon projet et de m’ajuster à la situation.
Je me suis reposée mais impossible de dormir parce que j’ai enfin pu me reconnecter à mon bébé et j’ai réalisé qu’il allait arriver !
2h plus tard, on m’a examinée et toujours rien qui avait bougé, j’ai alors voulu marcher un peu comme je l’avais vu en cours de prépa, et parce que la péri était super légère. Ca m’a fait bcp de bien de bouger.
Je me suis de nouveau reposée et là j’ai pu dormir et reprendre des forces. Le problème c’est que le travail n’avançait pas du tout alors on m’a mis l’ocytocine de synthèse le matin, j’étais déçue mais j’étais vraiment en mode lâcher prise.
Ca a permis d’accélérer le travail et en quelques heures j’étais à dilatation complète. Je me souviens qu’entre 9 et 10 on avait des petits exercices pour préparer la descente du bébé et la sensation de la poussée était vraiment bizarre, localisée dans le dos et les fesses !
Je suis arrivée à la fin de la poche de la péri et on m’a demandé si je voulais la changer, j’ai dit que OUI bien sur, si j’avais eu la péri jusque-là ce n’était pas pour l’arrêter à ce moment. sauf que je pense qu’elle était mal connectée car au moment de la poussée, déjà c’était super difficile, le bébé descendait puis remontait. Je voulais accoucher à 4 pattes mais la position n’était pas optimale, on m’a proposée de me mettre semi assise les jambes vers moi. J’ai poussé environ 30 minutes et pas de gros changement alors on a fait venir une obstétricienne. Elle est arrivée avec un interne, ils m’ont dit bonjour mais j’étais en pleine contraction. Je me souviens qu’après la contraction je leur réponds un bonjour jovial et ils étaient morts de rire, clown en toutes circonstances ahah.
La gynéco a fait le même constat que le bébé n’arrivait pas à sortir sa tête donc a dit qu’elle allait utiliser la ventouse. C’était super impressionnant de voir l’interne super costaud, manipuler l’entrée du vagin avec pas mal de force puis placer la ventouse sur la tête de bébé. En quelques poussées, Izan est sorti, je ne suis pas certaine mais je me souviens de la sage femme dire "la dame voulait sortir le bébé" et j’ai pu l’amener vers moi sur les derniers cm. Par contre ils ont direct coupé le cordon alors que je souhaitais le laisser un peu à bébé.
Je crois qu’ils voulaient le désencombrer mais j’avais totalement confiance en lui alors je faisais tout pour le garder avec moi et il a réussi à respirer tranquillement tout seul. C’était à la fois trop bizarre mais super "normal" j’ai eu l’impression qu’il avait été là depuis toujours.
Il est né à 3.2kg et 50cm, à 1 mois du terme un beau bébé !
Le post-partum : une dépression malgré la préparation logistique
Ma mère et ma soeur m’ont fait des plats post partum que je leur avais commandés
Je suis restée 5 jours à la maternité. Le séjour n’a pas été évident, même si je n’étais pas pressée de rentrer non plus.
J’avais eu le covid environ 2 semaines avant donc quand ils m’ont testée j’étais positive, mais plus malade, c’était seulement des anticorps, par contre branlebas de combat, on a été isolés tous les 3 et les entrées dans la chambre limitées. En soi ça aurait pu être super, sauf qu’Izan pleurait beaucoup beaucoup et que j’avais du mal à le nourrir au sein (je voulais allaiter).
Je pensais que c’était normal, que c’était sacrément choquant ce passage de l’eau à l’air et dans le monde, alors je ne m’inquiétais pas trop. Au bout de 2 jours, ils l’ont pesé et il avait perdu beaucoup de poids… En fait il était affamé… Donc on lui a donné des petits compléments de lait artificiel à la seringue et j’ai commencé à tirer mon lait. Ce qui était difficile c’est que je n’arrivais tjs pas à bien le mettre au sein donc ça me stressait de rentrer chez moi, j’allais rentrer mais sans vraiment savoir comment le nourrir car je tenais à mon allaitement et ne voulais pas donner de biberon.
Au final le dernier soir, à ma visite de sortir par la sage femme, elle m’a demandée si je n’avais pas des bouts de sein, j’en avais mais j’avais peur de les utiliser car j’avais lu que ce n’était pas idéal… et en fait… ça a sauvé mon allaitement ! Avec ça, Izan a super bien pris et a super bien mangé…
J’avais très hâte de présenter Izan à ma mère et ma soeur, mais je voulais prendre le temps pour les autres personnes, notamment les autres membres de ma famille avec qui à l’époque la relation commençait à se dégrader.
j’ai fait des visites avec parcimonie, je crois que j’aurai voulu en avoir plus en fait. Je me sentais seule la journée et un peu perdue. Ma mère et ma soeur m’ont fait des plats post partum que je leur avais commandés et c’était génial génial ! Meilleur cadeau qu’on puisse rêver. J’ai eu un billet avec un mot de ma tante pour nous payer un mois d’abonnement de couches, autre super idée !
Je pensais très fort à toutes les femmes qui n’avaient pas allaité ou écourtaient leur allaitement par peur du regard des autres.
Ce que j’adorais c’était les petites actions, les soins les rituels : l’habiller, le changer, lui créer des petites habitudes, par contre dès que ça sortait un peu du cadre, ça m’angoissait beaucoup. J’ai beaucoup appliqué une théorie de coaching des petits pas, me féliciter d’un tout petit pas : j’ai mangé yes, j’ai fait une petite promenade, bravo, je suis allée chez le médecin waouh !
Je continuais d’être un peu inquiète pour l’allaitement car je continuais au début à lui donner des suppléments de mon lait et je l’allaitais avec les bouts de sein. C’était un réel projet, mais je n’avais pas pris en compte que ça pouvait être si difficile… J’ai pris rdv à la PMI et une puéricultrice m’a aidée à petit à petit les enlever. J’avais un ref donc c’était un peu difficile pour Izan il pleurait car le lait arrivait trop fort dans sa bouche, je pense que ça lui a aussi provoqué des coliques et un léger reflux, mais pour le reflux il ne semblait pas vraiment souffrir des rejets donc ça me rassurait à peu près. J’essayais de limiter les produits laitier car je pense que ça l’incommodait un peu.
L’allaitement c’était une vraie décision importante pour moi. Je ne sais même pas vraiment pourquoi mais je savais que ce serait le mieux pour mon bébé. Peut-être du fait que ma maman n’a pas pu m’allaiter (elle a fait un abcès et a dû être hospitalisée pour cette raison).
Par contre, je ne me suis pas vraiment préparée à comment ça allait se passer, comme si ça allait être super simple alors que non.
Je me suis vraiment accrochée fort à ce projet car je pense que comme la partie physio dont j’avais envie/besoin pour mon accouchement a dû être mise de côté, il me restait "ça", donc je me suis accrochée fort et ça a fonctionné ! Même très bien fonctionné car j’ai allaité jusqu’aux 18 mois d’Izan et c’était une super expérience, de connexion avec mon bébé, de facilité (pas de biberon à transporter…) et aussi je l’ai pris comme un acte militant. Je pensais très fort à toutes les femmes qui n’avaient pas allaité ou écourtaient leur allaitement par peur du regard des autres.
Le plus compliqué ça a été d’arrêter, je me suis faite accompagner par une sage femme formée à l’allaitement, initialement pour arrêter de l’allaiter la nuit, puis comme j’ai vu que ça ne fonctionnait pas bien, j’ai décidé du jour au lendemain de tout arrêter, avec bien sûr, énorme préparation en amont mais j’étais décidée alors ça s’est super bien passé.
certaines choses nous échappent parfois car j’ai moi-même fait une dépression du post-partum…
J’étais méga préparée pour mon post-partum car je savais que ça allait être tendu. Spoiler alert, on n’est jamais vraiment prêts et certaines choses nous échappent parfois car j’ai moi-même fait une dépression du post-partum…
Comme je l’expliquais, j’étais accompagnée par Julia Simon la Queen du Post-partum qui a écrit Bien Vivre le Quatrième trimestre au Naturel, d’un point de vue organisation j’étais parée : plats congelés par moi et faits par ma tribu (ma maman et ma soeur), peu de sorties sauf essentielles prévues, m’écouter, faire dodo encore et encore avec bébé. Ca c’était génial ! Par contre… je n’avais pas anticipé la solitude que j’allais ressentir. Mon mari est retourné travailler au bout d’une semaine à peu près, car il venait tout juste de trouver un nouveau job, ma maman travaillait, ma soeur a repris le travail peu de temps après la naissance d’Izan donc en fait dès le moment des vacances soit 2/3 mois après la naissance d’Izan je me suis sentie vraiment seule et je pense que c’est pour ça que la dépression s’est installée. Je pense que je cumulais énorme fatigue avec de nombreux réveils la nuit jusqu’à ses 18 mois et pendant environ 1 an des siestes super courtes, également assez peu de relai pour mon bébé, un papa assez peu présent qui a besoin de faire ses preuves dans son nouvel emploi… ça fait beaucoup ! Dans mon cas, la dépression post-partum est passée inaperçue car je ressentais des émotions de manière très plates, je n’étais ni très angoissée comme j’avais pu l’être dans le passé, ni super heureuse, comme si mes émotions étaient anesthésiées et que j’étais en pilote automatique.
Mes conseils pour les mamans sur l’après grossesse : pour l’accouchement, être préparée à tous les scenarii possibles, être consciente de toutes les options et se laisser guider par le personnel quand on sent que c’est juste pour nous par contre ne pas hésiter à questionner si jamais ça ne paraît pas logique, ça aide à ne pas garder un trauma de son accouchement…
Pour le post-partum hum… je pense que la clé c’est de se préparer à la fois physiquement comme je l’avais fait et aussi psychologiquement. Prévoir un petit calendrier avec les personnes ressources qui s’engagent à venir, tout en se sentant libre de leur dire "finalement je préfère être seule avec bébé", des personnes en qui on a confiance pour laisser bébé 2h le temps de dormir ou juste prendre une douche, ou juste avec qui papoter et pouvoir expliquer ce qui est difficile, sans nécessité de conseil.
ça m’a fait un bien fou de le laisser des journées entières et pouvoir me concentrer sur moi
Me concernant, étant entrepreneure, j’avais un seul engagement à distance sur une demie journée par semaine. J’avais imaginé ça fluide et facile mais ça ne l’a pas tant été. Izan avait beaucoup besoin de moi et le sommeil était un peu désorganisé + l’allaitement à la demande donc ça a été assez compliqué. Ajouté à ça, j’ai eu des soucis avec le responsable qui gérait cette formation, ça n’a pas aidé à me sentir à l’aise et confortable.
Donc j’ai gardé Izan jusqu’à ses 9 mois et ensuite j’ai trouvé une nounou où je l’ai laissé 2 jours par semaine et franchement c’était urgent pour moi de le faire, ça m’a fait un bien fou de le laisser des journées entières et pouvoir me concentrer sur moi, mon bien-être déjà et reprendre au fur et à mesure une activité professionnelle.