Aurélie & Camille : PMA, pré éclampsie et bébé prématuré - Partie 2
Aurélie nous raconte la suite de sa belle aventure : la fin de sa grossesse et son accouchement prématuré. Pré-éclampsie, césarienne, prématurité, Aurélie aura vécu une grossesse et un accouchement mouvementés. Elle met au monde sa petite fille Camille qui fait moins de 2kg. Maman et bébé ont besoin de soins pour se remettre de cette aventure !
Découvrez la partie de ce beau témoignage dans la partie 1 !
Une fin de grossesse mouvementée pour Aurélie
nous avons surnommé notre bébé : bébé warrior
Ainsi j’arrive à 5 mois de grossesse, je peux enfin être plus sereine. Je sais que mon bébé n’a aucune anomalie, mais par contre la grossesse doit être très surveillée car mes problèmes de circulation sanguine ne lui permettent pas de profiter comme il faudrait. Je vais être ainsi surveiller en monitoring tous les 15 jours.
C’est à partir de là que nous avons surnommé notre bébé, bébé warrior. Il a su s’accrocher et se développer quoi qu’il arrive.
Je me sentais bien physiquement. Cela ne se voyait pas que j’étais enceinte, j’ai pris peu de kg. J’ai continué mes marches quotidiennes pour stimuler la circulation sanguine, je faisais le plein en vitamines au niveau alimentation, je continuais le yoga et la méditation. J’ai suivi des cours de préparation à l’accouchement avec une sage-femme avec des séances en piscine. Je m’apercevais à quel point j’étais bien entourée. Je me sentais enfin sereine. Je me reposais beaucoup en me mettant sur le côté gauche car ça libère la veine cave et favorise la circulation placentaire. Je me suis beaucoup documenté pour faire au mieux afin que ce bébé soit bien et pour stimuler ma circulation sanguine.
j’ai pris peur et j’ai préparé ma valise de maternité ainsi que la valise du bébé
Dans le 6ème mois de grossesse, le gynécologue m’a expliqué que vu le petit poids du bébé, je ne pourrai pas accoucher par voie basse. Il fallait que je me prépare à une césarienne. Sans me dire le mot pré éclampsie, il m’a expliqué les symptômes pour lesquels il fallait que je sois vigilante et si je ressentais un de ses symptômes il fallait tout de suite aller aux urgences (à savoir maux de tête, mouche devant les yeux, gonflement avec prise de poids rapide, barre au niveau de l’estomac). Il m’a expliqué également qu’il ne prendrait aucun risque et que passer 37 semaines, si je vais jusque-là dans la grossesse ; il procédera à une césarienne. J’ai des monitoring 3 fois par semaine.
A 28 semaines semaine lors d’un monitoring, on m’a indiqué que j’avais des contractions (je ne m’en rendais pas compte) et que j’avais une infection urinaire. J’ai été gardée quelques heures pour décider si j’allais être hospitalisée. Ce jour là j’ai pris peur et j’ai préparé ma valise de maternité ainsi que la valise du bébé. J’ai fait en sorte également que tout soit prêt à la maison. Mon conjoint trouvait que j’exagérai. La semaine d’après j’étais hospitalisée. Le monitoring et le doppler n’étaient pas bons.
Lors de cette hospitalisation j’ai reçu dans les 48 heures deux injections de corticoïde afin de réduire le risque de détresse respiratoire du bébé s’il né prématuré. En effet, avant 34 semaines de grossesse, la maturation pulmonaire n’est pas encore effective. Par contre, on ne m’a pas prévenu que ces injections déclenchent une montée de lait. Merci à une amie qui est venue m’apporter ce qu’il fallait avec des coussinets d’allaitement.
J’ai profité de cette hospitalisation pour prendre soin de moi en me reposant, j’ai essayé le tricot (ce ne fut pas une réussite), j’ai eu énormément de visites (c’est là que je m’aperçois que je suis bien entourée), j’ai lu et j’ai continué le yoga dans ma chambre d’hôpital.
Le seul moyen pour arrêter la pré éclampsie qui est néfaste pour le bébé et pour moi c’est d’accoucher
Au bout de 10 jours j’ai eu l’autorisation de rentrer chez moi et bénéficier de l’hospitalisation à domicile (HAD). J’ai continué à prendre soin de moi. Une infirmière passait tous les 2 jours à la maison pour contrôler la tension et faire des monitorings. Il y a un eu un jour où elle m’a envoyé aux urgences car tension très haute mais après 4h aux urgences la tension est descendue et je n’avais pas d’autre symptôme donc je suis rentrée chez moi.
Cela faisait 10 jours que j’étais sortie de l’hôpital et après un bon week end avec mes parents, j’avais un rendez-vous de contrôle avec le gynécologue du Centre Hospitalier à 10h et rendez-vous avec les sages-femmes avant à 9h le 24/02/2020. Mon conjoint avait prévu de me rejoindre pour l’échographie à 10h.
Je me suis levée ce jour-là en ne me sentant pas bien : sensation de mal être, d’étouffement, mes jambes avaient gonflées et impossible de mettre mes chaussures.
J’ai eu du mal à me rendre au rendez-vous, la sage-femme s’aperçoit que j’ai 19 de tension et que j’ai un taux très élevé de protéine dans les urines. Donc cela signifie que mes reins ne remplissent plus leur fonction correctement. Elle m’indique que j’ai les symptômes d’une pré éclampsie et qu’elle va voir pour que le gynécologue me voit plus rapidement, on ne peut pas attendre une heure. Je préviens le papa. Le gynécologue est rapidement intervenu, pour lui les dopplers sont corrects mais souhaite que je reste pour vérifier la tension toutes les demi-heures. 3h après j’étais toujours à 19 de tension donc j’ai été hospitalisée. La médecin m’indique que je fais une pré éclampsie et que le seul moyen pour arrêter la pré éclampsie qui est néfaste pour le bébé et pour moi c’est d’accoucher. Mais vu le retard de croissance elle a peur pour le bébé. Je suis à 34 semaines de grossesse mais vu le retard c’est comme si j’étais à 31 semaines et donc la prématurité est plus sévère.
Les médecins se laissent un jour pour se concerter et prendre la décision.
je prends alors conscience que ça y est, le bébé va arriver et qu’il sera prématuré
Entre temps je dois faire un relevé d’urine sur 24h. L’anesthésiste vient me voir pour m’expliquer la césarienne, un médecin du service néonatologie vient me voir également pour m’expliquer comment ça se passe pour les bébés prématurés, comment est organisé le service etc… Jusqu’ici je m’étais mis des œillères sur la prématurité. Je n’ai pas pu acheter de vêtements préma (merci aux amies qui avaient anticipé avec des achats de vêtements préma et à une amie qui pouvait me prêter des habits via une de ses amies qui avait eu un bébé préma). Je prends alors conscience que ça y est, le bébé va arriver et qu’il sera prématuré et aura besoin de soins. Je n’ai pas passé une bonne nuit avec des maux de tête et vomissements.
L’accouchement en césarienne et un bébé prématuré
Elle a eu besoin d’aide pour respirer avec une ventilation
Fin de matinée le 25/02/2020, le médecin décide de ne pas attendre les résultats de l’analyse d’urine sur 24h et procéder à la césarienne. J’ai appelé le papa qui était au travail pour qu’il arrive le plus rapidement.
J’étais assez sereine. Une personne m’a parlé tout le long de la césarienne, me tenait la main, l’équipe médicale fut très bien. Chacun allait de son pronostic si ça allait être une fille ou un garçon. J’ai expliqué qu’on était d’accord pour le prénom d’une fille mais pas pour un garçon et que le papa était persuadé que c’était une fille.
Ce bébé warrior est né à 16h08 et le papa avait raison : c’est une fille ! Je l’ai vu une fraction de seconde et fut amenée immédiatement pour des soins. Je ne l’ai pas entendu pleurer. L’équipe médicale m’a rassuré et m’a indiqué qu’elle allait bien mais il fallait qu’elle soit prise en charge rapidement et surtout qu’elle n’ait pas froid. Le papa est arrivé pile au moment de sa naissance et a pu être auprès d’elle rapidement. L’équipe médicale m’en a informé immédiatement.
Cette petite puce faisait 1 kg 330 et 39 cm. Elle a eu besoin d’aide pour respirer avec une ventilation artificielle.
L’infirmière m’a apporté une photo de Camille
Après m’avoir recousu, rassurée, j’ai été en salle de réveil. Et là ma tension était toujours à 19 donc je suis restée des heures en salle de réveil. Une infirmière est venue me voir pour me donner des nouvelles de notre fille, pour prendre de mes nouvelles pour en donner à mon conjoint. Elle m’a indiqué qu’il était auprès d’elle et qu’il avait prévenu mes parents et mon frère. L’infirmière m’a apporté une photo de Camille. Ce moment restera très important pour moi. Je suis restée 3 heures en salle de réveil et avoir une photo éditée et avoir des nouvelles de notre bébé m’a fait le plus grand bien. La photo et l’édition sont possibles avec du matériel financé par l’association bébé plumes (pour les bébés préma) de l’hôpital. Je remercie beaucoup l’association pour cela et le corps médical de prendre le temps de me donner des nouvelles. J’ai mis la photo contre mon cœur.
s’est arrêtée net quand elle fut mise en peau à peau contre moi
Pour descendre ma tension le service médical a du me re perfuser et donc je ne pouvais pas avec une perfusion aller dans le service maternité. J’ai été dans le service de grossesse pathologique et j’ai pu avoir une chambre vers 21h et voir enfin mon conjoint. Il est tout ému. Moi je crois que je ne réalisais pas encore. Je ne peux pas voir ma puce tant que ma tension n’est pas correcte. Vers minuit ma tension a commencé à baisser et j’ai eu l’autorisation de la voir. J’ai passé une heure magique. Ma petite Camille s’est mise à hurler quand on l’a bougé et s’est arrêté net quand elle fut mise en peau à peau contre moi. Je n’ai pas pu la voir de suite mais nos premiers instants ensembles ont été forts, je la sentais apaisée, je me sentais apaisée alors que tous les tuyaux nécessaires pour l’aider à respirer, s’alimenter etc pouvaient faire peur. Une belle rencontre.
Le lendemain j’allais mieux et j’ai pu être transférée au service maternité qui se trouve à coté du service néonatalogie. Mes parents sont revenus (ils habitent à 500 km) pour faire sa connaissance. Du pur bonheur de partager ce moment avec eux. Nous avons fait le choix de n’accepter que la famille très proche pour voir Camille. Ainsi seuls mes parents ; le fils de mon conjoint et un de ses cousins, ont vu Camille dans les 3 jours qui ont suivi la naissance.
Si les aventures d’Aurélie et de Camille vous passionnent, découvrez vite la 3eme partie de ce témoignage riche en émotions !