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Maureen & Æmilia : récit d'un accouchement physiologique - Partie 2

Maureen & Æmilia : rĂ©cit d'un accouchement physiologique - Partie 2

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Maureen nous a racontĂ© comment elle a vĂ©cu sa grossesse. Dans cette 2Ăšme partie, nous vivons avec elle son accouchement. Un accouchement incroyable qui m’a Ă©mu aux larmes. Maureen a utilisĂ© tous les outils qu’elle a appris pour rester sereine mĂȘme dans les moments les plus intenses. AccompagnĂ©e de Baptiste, son compagnon, elle met au monde Æmilia, un bĂ©bĂ© qui arrive en douceur
 Bonne lecture



DĂ©couvrez ou redĂ©couvrez la premiĂšre partie de l’histoire de Maureen dans notre article Partie 1 !

Un accouchement incroyablement serein, une Ă©motion intense

En prenant connaissance de mon dossier, Kim a lu le projet de naissance que j’avais rĂ©digĂ©

Nous avons mis environ une heure pour arriver Ă  la maternitĂ©. Nous avons passĂ© le trajet en musique, Ă  chanter, Ă  sourire, Ă  tenter de comprendre ce qu’il Ă©tait en train de se prĂ©parer ! Et moi Ă  me dandiner lorsque je sentais ces petites vagues aller et venir dans mon utĂ©rus.

La sage-femme qui nous a accueilli s’appelait Kim, un petit bout de femme qui m’avait l’air douce et accueillante. Et chose assez drĂŽle, il se trouve que cette sage-femme s’est occupĂ©e de ma collĂšgue quatre ans auparavant ! Elle nous a installĂ© dans une salle, a examinĂ© mon col 
 j’étais Ă  2cm 
 Sur le coup, j’étais un peu frustrĂ©e d’ĂȘtre encore si loin du but, et puis j’ai pris la chose de façon positive, c’était du temps en plus passĂ© avec mon bĂ©bĂ© rien que pour moi ! En prenant connaissance de mon dossier, Kim a lu le projet de naissance que j’avais rĂ©digĂ©. Bien que ce document n’ait aucune valeur juridique, c’était une façon pour moi d’avoir un appui, un garant, un porte-parole de mes souhaits, dĂ©sirs et besoins. J’y ai notĂ© mon souhait d’accoucher sans pĂ©ri, avec le moins d’interventions possibles si elles ne sont pas nĂ©cessaires (injection d’ocytocine, poussĂ©es dirigĂ©es, Ă©pisiotomie), d’ĂȘtre actrice de mon accouchement, et qu’aucun « soin » ne soient pratiquer sur le bĂ©bĂ© Ă  la naissance (comme l’aspiration) s’ils ne prĂ©sentent aucune rĂ©elle nĂ©cessitĂ©. Je souhaitais passer les premiĂšres heures de vie de mon bĂ©bĂ© en peau Ă  peau et faire la tĂ©tĂ©e de bienvenue, souhaitant l’allaiter par la suite. J’avais d’ailleurs rencontrĂ© la sage-femme cadre en fin de grossesse pour Ă©changer avec elle sur ce projet. Elle m’a expliquĂ© qu’il Ă©tait totalement compatible avec le protocole en vigueur de l’hĂŽpital. Il n’y avait qu’un point qui ne pourrait ĂȘtre respectĂ©, Ă  savoir la pause d’un cathĂ©ter juste avant la dĂ©livrance, au cas oĂč il y ait besoin d’injecter un produit en urgence, mais qu’il Ă©tait tout Ă  fait possible de poser le cathĂ©ter sans le relier. Cette demande Ă©tait surtout motivĂ©e par ma phobie des aiguilles. Voyant que j’avais Ă©tĂ© entendu et ma phobie prise en compte, j’avais fait un travail de visualisation pour me prĂ©parer Ă  cette petite Ă©preuve que cela reprĂ©sentait pour moi (en vĂ©ritĂ©, c’était la seule chose qui m’angoissait dans tout le processus de l’accouchement). La sage-femme cadre m’a mĂȘme proposĂ© de rencontrer une des anesthĂ©sistes de l’équipe pratiquant l’hypnose pour m’accompagner dans la gestion de cette phobie. Je n’ai pas eu le temps de la rencontrer, ma fille aillant dĂ©cidĂ© d’arriver avant 
 (l’anesthĂ©siste, trĂšs prĂ©venante et avec qui j’ai pu avoir des Ă©changes de mail, m’avait fait parvenir des documents sur l’autohypnose et m’a permis de m’exprimer sur ma phobie. Par ces Ă©changes et ma volontĂ© de surmontĂ© cette peur, j’ai travaillĂ© sur cette derniĂšre par le biais de visualisations).

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Nous avons rencontré un collÚgue de Baptiste qui partait au travail, nous sommes allés sur le marché

A la suite de la lecture de mon projet de naissance, Kim m’a tout de suite parlĂ© de la salle de naissance avec la baignoire. Elle m’a dit qu’une maman l’occupait dĂ©jĂ  et Ă©tait en train d’accoucher mais en fonction de mon souhait et de l’avancement de mon travail, il serait peut-ĂȘtre possible d’y avoir accĂšs. J’ai rĂ©pondu Ă  Kim que je serais ravie de pouvoir bĂ©nĂ©ficier de la baignoire si j’en avais la possibilitĂ© (Kim nous a tenu informĂ©e tout au long du travail de l’avancement de la disponibilitĂ© de la salle). AprĂšs ce premier check-up, elle nous a proposĂ© d’aller marcher en dehors de l’hĂŽpital et de revenir d’ici 2h pour contrĂŽler de nouveau. Nous nous sommes promenĂ©s dans les rues, nous avons rencontrĂ© un collĂšgue de Baptiste qui partait au travail, nous sommes allĂ©s sur le marchĂ©, oĂč Baptiste a achetĂ© quatre muffins, et une protection pour son tĂ©lĂ©phone. Et moi ? Moi, je profitais du moment prĂ©sent. Tout Ă©tait si doux, j’étais dans une autre dimension
 

Retour Ă  l’hĂŽpital, j’étais Ă  un bon 2cm avec un col bien effacĂ©. AprĂšs un petit monitoring, la sage-femme nous propose de refaire un tour. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© me reposer et tenter de dormir un peu avant d’y aller. « Vous allez rĂ©ussir Ă  dormir là ? » m’a-t-elle demandĂ© d’un air agrĂ©ablement surpris. Les vagues Ă©taient prĂ©sentes mais pas assez pour m’empĂȘcher de prendre du repos. J’ai comatĂ© un peu, puis nous sommes retournĂ©s faire un tour. Nous avons trouvĂ© un petit parc sur notre chemin. Nous avons parlĂ©, je nous sentais dĂ©sireux d’accueillir la suite mais calmes et sereins, simplement dans le moment prĂ©sent. J’acceptais que mon travail avance doucement. Si c’était le temps dont avait besoin notre bĂ©bĂ© pour cheminer, alors ça me semblait juste de lui laisser ce temps et de l’accompagner en respectant son rythme. 

Au retour de notre promenade, nouveau check-up. Mon travail progressait lentement mais surement. Je devais ĂȘtre dilatĂ©e Ă  3. La sage-femme nous a laissĂ© le champ libre pour une nouvelle balade et aller manger un morceau. Les vagues Ă©tant plus prĂ©sentes, me demandant de me stopper pour les accompagner lorsque je marchais, je risquais de ne plus aller bien vite pour marcher. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© laisser Baptiste partir en quĂȘte du repas et rester dans ma bulle. Kim m’avait prĂ©conisĂ© de manger quelque chose qui ne soit pas trop gras ou trop lourd sur l’estomac, afin que mon repas ne risque pas d’ĂȘtre renvoyĂ© dĂ» Ă  la pression des contractions en fin de travail. Baptiste a donc optĂ© pour une petite quiche aux lĂ©gumes prise Ă  la boulangerie et pour lui 
 un mcdo (le light n’était pas de mise pour lui !)

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Faut que je filme pour montrer aux collĂšgues, sinon ils ne me croiront pas

En attendant Baptiste et notre repas, je sentais que les vagues se faisait plus houleuses. J’ai tentĂ© plusieurs positions. Moi qui avais pensĂ© Ă  me mettre Ă  quatre pattes pour accoucher, j’ai voulu tenter cette position Ă  ce moment-lĂ  pour m’accompagner dans mon travail. Il y avait une grosse poire juste Ă  cĂŽtĂ© du lit, sur laquelle je me suis installĂ©e. Mais ouille ! Cette position ne m’était en fait pas du tout agrĂ©able
 Et me faisait ressentir les contractions dans les reins. Baptiste arriva peu aprĂšs. Je me suis donc rĂ©installĂ©e sur le lit, assise, et nous avons mangĂ© avec appĂ©tit. Il devait ĂȘtre aux alentours de 14h.

Peu aprĂšs notre repas, la sage-femme vint nous voir pour nous expliquer que la salle oĂč nous sommes installĂ©s est la salle de naissance la plus proche du bloc, en cas de cĂ©sarienne. Elle nous a demandĂ© si nous accepterions de laisser la salle Ă  une maman qui prĂ©sentait un fort risque de cĂ©sarienne. Nous avons bien sĂ»r laissĂ© la salle. Nous avons pu nous installer dans une salle commune, en attendant que la salle de naissance avec la baignoire soit prĂȘte (le temps pour l’équipe de s’occuper d’installer le couple qui l’occupait dans leur chambre et de pouvoir nettoyer la salle). Dans cette salle commune Ă©taient mis Ă  disposition des poires, des ballons que nous pouvions utiliser sur place ou emmener dans notre chambre. Il y avait Ă©galement deux banquettes. Baptiste s’allongea sur l’une d’elle pendant que je m’installais sur un ballon. Je pense que nous avons dĂ» passer environ une bonne heure dans cette salle. Pendant ce temps, Baptiste qui avait ramenĂ© une mangue en profita pour la dĂ©couper, en a proposĂ© Ă  une professionnelle qui passa, et moi 
 je dansais mon bĂ©bĂ©. Je dansais au rythme de la musique mais surtout au rythme des vagues qui faisait voguer mon utĂ©rus. Lorsque je sentais une contraction, je me mettais Ă  faire des tremblements afin de m’aider Ă  rester le plus dĂ©contractĂ©e possible. J’ai fait beaucoup de mouvements de huit avec le bassin. Baptiste m’a filmĂ© en me disant « Faut que je filme pour montrer aux collĂšgues, sinon ils ne me croiront pas quand je vais leur dire que tu danses pendant tes contractions ! ». AprĂšs ce petit temps de danse, j’ai regagnĂ© mon ballon. Puis j’ai commencĂ© Ă  sentir que les vagues gagnaient en intensitĂ©. Je commençais Ă  les sentir progressivement dans les reins et dans le pelvis. Je me suis mise Ă  genoux, les bras et la tĂȘte reposant sur le ballon, pour continuer Ă  me bercer et me mettre dans ma bulle. Il me semble que mon chĂ©ri m’a fait des points de pression Ă  cet instant, pour m’accompagner dans mon travail. Puis je lui ai demandĂ© d’aller voir oĂč ça en Ă©tait pour la salle avec baignoire. Il est allĂ© quĂ©rir une sage-femme et est revenu quelques minutes plus tard, qui m’ont paru ĂȘtre une Ă©ternitĂ© sur le moment, du fait de l’intensitĂ© qui commençait Ă  envahir mon bassin.

C’était si intense 
 et si 
 je n’y arrivais pas ? 
 Le mot pĂ©ridural m’ai apparu

Nous avons pu nous installer dans la salle de naissance avec la baignoire. Kim a d’abord examinĂ© mon col. J’était dilatĂ©e Ă  5. Elle a posĂ© un monito puis nous a laissĂ©. Elle est revenue plus vite, voyant que les contractions commençaient Ă  s’intensifier, et ça tombait bien car la position allongĂ©e devenait vraiment inconfortable. J’avais besoin de chaleur, de libertĂ© de mouvement, de verticalitĂ©. Elle a commencĂ© Ă  remplir la baignoire et m’a installĂ© un monito portatif. Je me suis dĂ©shabillĂ©e entiĂšrement, et j’ai regagnĂ© le bain et la chaleur de l’eau avec reconnaissance. Je me suis installĂ©e Ă  genoux, les mains posĂ©es Ă  plat sur le fond de la baignoire. Baptiste m’arrosait le dos avec l’eau chaude. Ça faisait un bien fou
 Je lui ai demandĂ© de mettre de la musique. J’avais amenĂ© mon mp3 et notre petite enceinte portable. Le temps de trouver la musique qui me correspondait Ă  ce moment-lĂ  et c’était parti ! 

J’ai passĂ© une heure dans la baignoire. Une heure durant laquelle je parlais Ă  mon bĂ©bĂ©. Je l’encourageais Ă  continuer de descendre. Pendant les vagues, de plus en plus puissantes et intenses je lui disais « Oui, vas-y ! Continue, c’est bien ! », « Descends mon bĂ©bé ! ». Des phrases que je disais tant pour elle que pour moi. Je me sentais sauvage, en pleine expansion. Ma perception s’arrĂȘtait au contour de la baignoire. En dehors de ma fille et moi, de l’eau, de la baignoire, de la musique et des interventions de Baptiste, il n’y avait rien d’autre. J’oscillais entre plusieurs positions. Un coup accroupi, Ă  quatre pattes, Ă  genoux, puis Ă  moitiĂ© assise, le dos calĂ© contre la paroi de la baignoire, les jambes en grenouille, comme si j’étais accroupie. Je me souviens avoir eu une contraction tellement intense que j’ai saisi le bras de Baptiste Ă  la volĂ©e, l’ai serrĂ© trĂšs fort et mordu. Des vocalises rauques sortaient de ma gorge, accompagnant ces vagues lancinantes. J’ai senti m’envahir un doute 
 C’était si intense 
 et si 
 je n’y arrivais pas ? 
 Le mot pĂ©ridural m’ai apparu. Je l’ai vite repoussĂ©. NON. J’étais simplement dans ce que l’on appelle la phase de dĂ©sespĂ©rance. Baptiste Ă©tait lĂ , tout entier pour moi, pour nous. J’avais tout son soutien et c’était prĂ©cieux. Il avait confiance en moi, et au trĂ©fond de moi je savais que j’en Ă©tais capable. Je me sentais louve, je me sentais puissante. J’avais juste Ă©tĂ© surprise par cette puissance transcendante. Je devais chercher la dĂ©contraction et accepter ces sensations.

Vous allez devoir sortir avant que la poche des eaux ne se 
 [ploc !]

Kim est arrivĂ©e. Elle avait vu sur le monito que les contractions pulsaient et s’étaient intensifiĂ©es. Elle m’examina : « Vous ĂȘtes Ă  9 ! Vous allez devoir sortir avant que la poche des eaux ne se 
 [ploc !] 
 ah trop tard ! Bon bah vous ĂȘtes Ă  10 ! ». J’ai senti le « ploc » de la poche des eaux qui se rompait. A peine la phrase de Kim terminĂ©e, j’ai ressenti une envie irrĂ©mĂ©diable de poussĂ©e. Kim m’a dit d’écouter cette envie, de pousser ! Et qu’il me faudrait sortir de la baignoire dĂšs que je le pourrais, entre deux contractions. J’ai accueilli une autre poussĂ©e reflexe puis j’ai commencĂ© Ă  me redresser et je suis sortie. Kim avait installĂ© une serviette par terre pour Ă©viter toute glissade. Elle m’a enveloppĂ© dans un drap, que je puisse garder de ma chaleur. Baptiste Ă©tait prĂšs de moi. On rigolait, on plaisantait tous les trois. L’ambiance Ă©tait calme et festive en mĂȘme temps. J’ai gagnĂ© le lit, que j’ai escaladĂ©. Je m’y suis Ă©chouĂ©e avec la grĂące d’une baleine sur le flan 
 Kim m’a demandĂ© si je souhaitais me remettre dans la mĂȘme position que dans la baignoire. J’ai acquiescĂ©. Elle a sorti un grand cadre mĂ©tallique qu’elle a fixĂ© au lit, afin que je puisse me mettre accroupi en me tenant Ă  l’armature. Mais il me paraissait si haut 
 je n’avais plus la force. CalĂ©e contre le dossier du lit qui Ă©tait relevĂ©, j’étais semi-assise, ce qui me permettait finalement d’ĂȘtre presque dans la mĂȘme position que dans la baignoire. Je me sentais bien comme ça. Entre temps, une auxiliaire est arrivĂ©e. Il a Ă©galement fallu me poser le cathĂ©ter. J’ai rapidement Ă©voquĂ© ma phobie des aiguilles. Je me souviens juste de la parole encourageante de l’auxiliaire, « Vous allez voir, ce n’est rien comparĂ© Ă  ce que vous ĂȘtes en train de faire, Maureen ! ». Sa voix Ă©tait souriante et confiante. J’ai demandĂ© s’il Ă©tait possible de poser le cathĂ©ter Ă  un endroit prĂ©cis, lĂ  oĂč je l’avais visualisĂ© durant le travail que j’avais fait sur ma phobie. TrĂšs Ă  l’écoute et bienveillante, la professionnelle m’a posĂ© le cathĂ©ter lĂ  oĂč je l’avais visualisĂ©.

AprĂšs ĂȘtre sortie de la baignoire, et aprĂšs la pose du cathĂ©ter, je n’ai plus souvenir d’avoir ressenti de poussĂ©es reflexes. Du moins, pas aussi puissantes (sĂ»rement dĂ» au fait d’avoir Ă©tĂ© coupĂ© dans mon travail avec la sortie du bain et tout ce qui s’en ai suivi).

DĂšs que mes vocalises partaient dans les aigĂŒes, Baptiste me rappelait Ă  l’ordre « Sons graves ! Sons graves ! »

Le moment de la naissance approchait 
 Le temps de poussĂ©e a durĂ© environ vingt minutes. Durant tout ce temps, j’ai gardĂ© les yeux fermĂ©s, pour m’aider Ă  rester dans ma bulle. J’avais conscience de l’atmosphĂšre et des places de chacun : Kim en face de moi, l’Auxiliaire Ă  ma gauche, une main sur mon Ă©paule et m’aidant Ă  tenir ma cuisse, et mon chĂ©ri Ă  ma droite, me tenant l’autre main et me caressant la nuque ou y posant la main quand je m’enroulais. La lumiĂšre Ă©tait tamisĂ©e. Il Ă©tait dans les 18h. J’ai beaucoup vocalisĂ©. DĂšs que mes vocalises partaient dans les aigĂŒes, Baptiste me rappelait Ă  l’ordre « Sons graves ! Sons graves ! », et je rĂ©ajustais tout de suite mes vocalises. Lorsque la tĂȘte commença Ă  sortir, Kim lança « Allez Maureen, je vois ses cheveux ! ». J’ai alors tout arrĂȘtĂ© et j’ai dit « Elle a des cheveux ! Je vais pouvoir lui faire des couettes ! », ce qui a eu le mĂ©rite de faire rire tout le monde (ayant les cheveux trĂšs fins et peu fournis, je rĂȘvais que ma fille puisse avoir une jolie chevelure et pouvoir la coiffer Ă  loisir). Kim m’a proposĂ© de toucher la tĂȘte du bĂ©bĂ©. Je n’ai pas voulu. Non parce que je n’en avais pas envie, mais j’étais tellement concentrĂ©e et dans ma bulle que j’avais peur de perdre le fil. La tĂȘte sortie. Ce fut 
 sacrĂ©ment puissant ! Kim m’encourageait, l’Auxiliaire aussi. Elles Ă©taient douces et Ă©nergiques Ă  la fois. Baptiste me parlait doucement, j’entendait sa voix dans le creux de mon oreille. Ce mĂ©lange de voix et la prĂ©sence de Baptiste me boostaient. Ça tombait bien car je commençais Ă  fatiguer. Kim me dit quelque chose comme « Allez Maureen ! Je finis Ă  19h, vous n’allez pas me laisser partir lĂ -dessus ! ». J’ai demandĂ© l’heure et l’Auxiliaire m’a dit sur un ton de confidence « Il est 18h30, vous ĂȘtes large ! ». Kim avait commencĂ© sa garde avec moi, j’avoue que je n’avais pas envie non plus de la laisser partir sur ces entrefaites, je voulais faire cette rencontre en sa prĂ©sence Ă  elle, la sage-femme qui m’avait suivi avec bienveillance toute la journĂ©e.

Je me sentais en confiance avec elle, assez en confiance en sa prĂ©sence, celle de l’auxiliaire et dans cette salle, dans cette atmosphĂšre qui s’était crĂ©Ă©e, pour mettre mon bĂ©bĂ© au monde. Alors je l’ai fait, j’ai continuĂ© mes efforts 
 Les Ă©paules de ma fille sont sorties ! Ce fut encore plus puissant que pour sa tĂȘte, je ne m’y attendais pas. Et puis, son petit corps glissa de moi, Kim m’a interpelĂ© pour que je vienne la chercher. Elle a guidĂ© mes mains vers son corps. Elle Ă©tait lĂ , mon bĂ©bĂ©, ce petit ĂȘtre que nous attendions, que nous couvions avec amour durant ces presque neuf mois ! J’étais sereine 
 A l’intĂ©rieur de moi c’était le dĂ©sert le plus total, j’étais trop abasourdie par ce qui Ă©tait en train de se passer. Il Ă©tait 18h41 
 Je l’ai dĂ©couverte, ses joues toutes dodues, ses yeux grands ouverts, l’air si apaisĂ©e et dĂ©tendue. Je me souviens avoir dit « Mon bĂ©bé  Mon bĂ©bé  », un peu comme si j’essayais de percuter que, oui, c’était lĂ  mon bĂ©bĂ©. Je l’ai collĂ© contre ma poitrine, j’étais sous le choc. Comme si je revenais Ă  moi aprĂšs une transe. Je crois que Baptiste Ă©tait dans le mĂȘme Ă©tat que moi. Il m’a dit, tout fier et Ă©mu, qu’il Ă©tait le premier Ă  avoir croisĂ© son regard, qu’elle l’avait fixĂ© droit dans les yeux, d’un regard sans Ăąge. Il le sentait, nous avions accueilli une grande Ăąme, et Ă  ce moment nous avons tous deux eu une mĂȘme pensĂ©e que Baptiste fut le premier Ă  formuler
 Notre fille lui a rappelĂ© ma tante, qui nous avait quittĂ© au dĂ©but de ma grossesse. Son visage rond, son nez en boule, son expression, son regard profond. Quelque chose nous a traversĂ© Ă  ce moment-lĂ  (pour y comprendre le sens, je vous invite d’ailleurs Ă  lire « Les neuf marches : regard spirituel sur la grossesse et la naissance » de Anne et Daniel Meurois-Givaudan). 

Sans pratiquer aucune manipulation, laissant notre fille venir et sortir par elle-mĂȘme

Trop occupĂ©e Ă  revenir de mon voyage et dĂ©couvrir ma fille, je ne me suis pas aperçue de la suite. Baptiste m’a confirmĂ© aprĂšs qu’il avait coupĂ© le cordon. Et quand je lui ai demandĂ© il y a peu si notre fille avait Ă©tĂ© manipulĂ© lors de sa sortie de mon pĂ©rinĂ©e, il m’a dit que Kim avait laissĂ© ces mains proches de sa tĂȘte sans la toucher et sans pratiquer aucune manipulation, laissant notre fille venir et sortir par elle-mĂȘme. Ce qui signifie que nous avons vraiment Ă©tĂ© laissĂ© libre et soutenue juste ce qu’il fallait dans cette mise au monde, comme j’en avais eu le dĂ©sir. 

L’Auxiliaire m’interpela tout sourire et me fit constater que j’avais perdu mon cathĂ©ter dans la houle de la dĂ©livrance (c’est d’ailleurs Ă  cet instant que je mis un visage sur sa voix, ayant les yeux fermĂ©s tout au long de la dĂ©livrance). « Bon alors Maureen ! Pour la peine je vous mets seulement 9/10 pour avoir perdu le cathĂ©ter en cours de route ! ». On en a bien ri, et je lui ai confirmĂ© qu’avec ce que je venais de faire, le cathĂ©ter c’était vraiment du pipi de chat ! Ni une, ni deux, elle le repositionna puis ce fut le moment de dĂ©clamer les prĂ©noms et noms de notre fille, pour la dĂ©claration de naissance et les fameux petits bracelets. À un moment, Kim me dit de ne pas m’inquiĂ©ter, que ce que j’allais sentir sortir Ă©tait le placenta. Une fois celui-ci sorti, je me suis sentie trĂšs lĂ©gĂšre, tant physiquement que symboliquement. Comme si la boucle Ă©tait bouclĂ©e. 

J’ai vraiment vĂ©cu ce moment de la façon la plus respectueuse possible, avec un professionnel trĂšs agrĂ©able, bienveillant et doux. 

Un mĂ©decin arriva dans la salle et parla avec Kim. Je l’entendis dire « Ah c’est bien t’as pas fait d’épisio ! », Kim rĂ©pondit « Non, franchement quand je peux l’éviter je ne le fais pas. ». Il lui dit « Tu as bien raison, je prĂ©fĂšre nettement une dĂ©chirure Ă  une Ă©pisio. ». Suite Ă  quoi, il s’avança vers moi pour se prĂ©senter. Il s’agissait d’un gynĂ©cologue obstĂ©tricien. Il m’expliqua que j’avais apparemment une petite dĂ©chirure. Il m’examina, et m’informa de tous ses gestes. AprĂšs examen il m’expliqua que j’avais quelques petites Ă©raillures et une micro dĂ©chirure qui ne nĂ©cessitait que 2 petits points. Il prit le temps de m’expliquer ce qu’il se passait lors d’une Ă©pisio, la façon dont Ă©taient sectionnĂ© les tissus et pourquoi il prĂ©fĂ©rait que les tissus se dĂ©chirent d’eux-mĂȘmes (quand cela arrive, les tissus se dĂ©chirent dans le sens des fibres et juste ce qu’il faut, tandis qu’une Ă©pisio vient sectionner les tissus sans tenir compte de leur enchevĂȘtrement sur une longueur souvent plus consĂ©quente.). Il m’averti des gestes qu’il allait pratiquer (la piqure pour anesthĂ©sier et lorsqu’il commença Ă  coudre) et m’interrogea sur la musique qui passait. « C’est du Oum Kalthoum ça, non ? ». On Ă©changea alors sur la musique, sur l’origine du choix des musiques orientales pour mon accouchement. J’ai vraiment vĂ©cu ce moment de la façon la plus respectueuse possible, avec un professionnel trĂšs agrĂ©able, bienveillant et doux. 

Par la suite, nous avons passĂ© deux heures dans cette salle, tous les trois. Nous avons averti mes parents et mes beaux-parents de l’arrivĂ©e de notre merveille. Nous avons fait connaissance. Puis une aide-soignante et une auxiliaire sont venues. L’auxiliaire guida Baptiste avec notre fille, pour l’habiller, puis il sorti de la salle quelques minutes avec elle, laissant une certaine intimitĂ© pour que l’aide-soignante puisse me faire une toilette et m’aider Ă  m’habiller. LĂ  encore, je me souviens avoir Ă©tĂ© accompagnĂ© par une professionnelle adorable et douce, avec qui j’ai d’ailleurs discutĂ© tatouage tout au long de la toilette, Ă©tant toutes deux tatouĂ©es. Puis j’ai retrouvĂ© mon bĂ©bĂ©, et Baptiste nous a emmenĂ© dans notre chambre Ă  l’aide d’un fauteuil roulant, guidĂ© par l’auxiliaire. Nous avons traversĂ© le couloir sous les yeux de patients qui attendaient leur rendez-vous. Nous avons reçu des regards attendris, des « FĂ©licitations ! ». C’était si doux.


Rester Ă  la maternitĂ©, recevoir des invitĂ©s et des cadeaux !

Les papas ne pouvaient pas rester dans le cas des chambres doubles

Je suis restĂ©e Ă  peine 3 jours Ă  la maternitĂ©. J’ai accouchĂ© un mardi soir, et nous sommes rentrĂ©e le vendredi midi. La nuit suivant l’accouchement, j’étais en chambre double car toutes les chambres simples Ă©taient prises. La deuxiĂšme maman arriva dans la nuit avec son bĂ©bĂ©. Nous avons donc pu profiter de quelques instants seuls tous les trois. Puis Baptiste a dĂ» rentrer. Les papas ne pouvaient pas rester dans le cas des chambres doubles. Nous Ă©tions tristes de nous quitter mais j’étais contente de profiter de ce moment seule avec Æmilia. La nuit se passa avec douceur. Il revint le lendemain matin et les visites n’ouvrant qu’à 15h, mes parents arrivĂšrent Ă  ce moment. Du fait de la chambre double, nous avons fait les prĂ©sentations dans un petit espace situĂ© prĂšs de la rĂ©ception du pĂŽle maternitĂ©. Je n’avais toujours pas rĂ©alisĂ© pleinement la situation mais ce fut trĂšs Ă©mouvant pour mes parents comme pour moi. Alors que j’étais entre de bonnes mains, Baptiste parti se mettre en quĂȘte de son repas. J’ai donc profitĂ© pleinement de cette premiĂšre rencontre avec mes parents. Puis on m’appela Ă  l’accueil car une chambre seule venait de se libĂ©rer. Sans rĂ©flĂ©chir et pleinement en confiance, j’ai laissĂ© mon bĂ©bĂ© de quelques heures Ă  mes parents pour aller dĂ©mĂ©nager mes affaires. Mes beaux-parents arrivĂšrent entre temps. Nous avons pu tous nous installer dans la chambre au calme.

Mes parents et beaux-parents sont revenus le lendemain aprĂšs-midi. Ma famille de Normandie est Ă©galement venue pour l’occasion. Il y avait mon oncle, ma marraine et ses deux enfants (mon cousin et ma filleule, qui est Ă©galement la marraine de notre fille). Ça faisait un joli petit comitĂ© dans la chambre. Mais j’étais ravie de partager ces moments avec ma famille. Pour les visites, nous avions seulement pensĂ© Ă  limiter aux grands-parents et Ă  cette petite partie de ma famille Normande. Nous pensions organiser par la suite plusieurs petits temps de prĂ©sentation une fois rentrĂ© chez nous, afin de recevoir famille et amis chacun son tour pour ne pas se sentir trop submergĂ©s.

Un matin, ma collĂšgue ayant un rendez-vous Ă  l’hĂŽpital pour le suivi de sa deuxiĂšme grossesse, je lui ai glissĂ© le numĂ©ro de ma chambre afin qu’elle puisse venir Ă  notre rencontre. C’est un temps que j’ai vraiment apprĂ©ciĂ©. Et elle Ă©tait contente de faire bisquer les collĂšgues d’avoir Ă©tĂ© la premiĂšre !

La balancelle quant à elle, a sauvé plusieurs de mes douches en journée

Nous avons reçu quelques cadeaux lors de ces visites Ă  la maternitĂ©. Deux cadeaux qui nous furent trĂšs utile, bien que nous n’aurions pas pensĂ© en avoir utilitĂ© de prime abord, furent un babyphone et une balancelle faisant de la musique et se balançant. En effet, il Ă©tait rassurant de pouvoir observer que tout Ă©tait ok lorsque nous couchions notre fille dans notre chambre le soir, pendant que nous Ă©tions dans le salon (et encore aujourd’hui, pour la sieste et la nuit dans sa chambre, mais plus pour vĂ©rifier qu’elle ne fait pas la rumba ou l’observer dormir). La balancelle quant Ă  elle, a sauvĂ© plusieurs de mes douches en journĂ©e ! Et certains de mes repas Ă©galement (merci Ă  la fonction bercement ! Æmilia avait un tel besoin de mouvement, et encore aujourd’hui. En mĂȘme temps 
 elle a dansĂ© dans mon ventre tout Ă  long de la grossesse). Il y a aussi un cadeau qui m’a particuliĂšrement touchĂ©. Un cadeau de ma mĂšre. Une paire de boucles d’oreille, pour fĂȘter cette nouvelle Ă©tape dans ma vie de femme, ce passage de fille Ă  mĂšre. J’étais trĂšs reconnaissante de sentir que l’on pensait Ă  moi, que je comptais aussi
 Pendant la grossesse, la mĂšre est au centre de l’attention. A la naissance du bĂ©bĂ©, elle passe souvent au second plan, derriĂšre son bĂ©bĂ©. Et pourtant, elle aussi a besoin de sentir qu’elle compte, qu’elle est importante, d’avoir de l’attention. C’est ce que j’ai ressenti en recevant ces boucles d’oreille (les mĂȘmes que celles que j’avais Ă©tĂ© trĂšs triste de perdre quelques mois plus tĂŽt, offertes par mes grands-parents, un joli clin d’Ɠil).

J’ai Ă©galement reçu un trĂšs joli cadeau de ma collĂšgue. Une boite Ă  souvenirs trĂšs originale fait main par une crĂ©atrice. Pour y mettre le bracelet de naissance, les photos des Ă©chographies, les premiers petits chaussons, la premiĂšre mĂšche de cheveux, les dents de lait, un objet que nous souhaiterions transmettre Ă  notre fille le jour de ses 18 ans, et pleins d’autres choses. Une trĂšs belle attention qui nous accompagnera tout au long des annĂ©es.

Il m’a Ă©tĂ© difficile de faire le deuil de mon allaitement

Je n’avais aucune apprĂ©hension particuliĂšre concernant les soins et le maternage lors de mon sĂ©jour Ă  la maternitĂ©. Je me questionnais sur comment faire le soin de cordon par exemple, mais plus parce que cela m’était totalement inconnu. Le seul moment oĂč je me suis sentie plus hĂ©sitante fut le bain. J’étais aussi, je pense, plus déçue qu’autre chose, de vivre ce premier bain sans Baptiste (et Ă  ce moment, je ne savais pas encore qu’il Ă©tait possible de dĂ©cliner le bain, notamment pour le vivre avec le papa). Ma fille m’a trĂšs vite rassurĂ© 
 Je me suis laissĂ© guider par elle et l’Auxiliaire prĂ©sente. Æmilia Ă©tait si paisible qu’elle m’a communiquĂ© son calme et tout s’est passĂ© de façon trĂšs sereine. D’ailleurs, nous Ă©tions quatre mamans, un ou deux papas avec nos bĂ©bĂ©s dans la salle de bain et j’avais le seul bĂ©bĂ© qui ne pleurait pas et qui vivait les choses le plus posĂ©ment du monde. En revanche, une fois de retour Ă  la maison, je me sentais trĂšs angoissĂ©e Ă  l’idĂ©e de baigner ma fille. Baptiste n’avait pas plus d’expĂ©rience et d’assurance et sentait mon angoisse. J’en ai parlĂ© Ă  ma mĂšre, qui m’a proposĂ© sa prĂ©sence. Nous avons volontiers acceptĂ©. Encore peu sĂ»re de moi, c’est Baptiste qui a baignĂ© notre puce. Il Ă©tait plutĂŽt serein. Ma mĂšre l’a vu et s’est mise en retrait pour nous laisser le privilĂšge de ce moment. 

Pour l’allaitement en revanche, j’ai accueilli avec plaisir le retour d’une auxiliaire lors de son passage dans la chambre. Cela faisait cinq heures que Æmilia dormait, entre l’accouchement la veille au soir et le bain du matin, elle Ă©tait un peu assommĂ©e. L’Auxiliaire m’a guidĂ© pour la mise au sein et aidĂ© Ă  amĂ©liorer ma position. L’allaitement Ă©tait pour moi une Ă©vidence et Baptiste Ă©tait tout Ă  fait partant et prĂȘt Ă  me soutenir. Si j’avais pas mal lu et m’étais beaucoup renseignĂ©e sur l’accouchement et la naissance physiologique, je n’avais en revanche pas eu le temps de lire mon livre sur « L’allaitement naturelle » (de chez Mama Edition) ou d’aller Ă  la pĂšche aux informations. Si au dĂ©but, tout s’est plutĂŽt bien passĂ©, j’ai rencontrĂ© des problĂšmes de crevasses lorsque Æmilia eu un mois (ou devrais-je dire de cratĂšres
). MalgrĂ© le soutien de la puĂ©ricultrice de la PMI, Ă©galement conseillĂšre en lactation, les conseils d’une cousine allaitante, le tire-lait et d’autres astuces, cela s’est progressivement soldĂ© par un arrĂȘt. Il m’a Ă©tĂ© difficile de faire le deuil de mon allaitement (et cela s’est ravivĂ© lorsqu’à ses 18 mois, j’ai dĂ©couvert un frein de lĂšvre, car j’ai compris d’oĂč provenait nos difficultĂ©s, et j’avais aussi appris entre temps qu’il existe plusieurs types d’accompagnement et l’existence des conseillĂšres IBCLC).


Le post-partum, un trimestre Ă  part entiĂšre

Nous étions en colÚre et chamboulés par cette situation

En ce qui concerne mon post partum, j’ai vĂ©cu les tous dĂ©buts de celui-ci en demi-teinte. Lorsque j’étais Ă  la maternitĂ©, Baptiste a Ă©tĂ© contactĂ© par son employeur. C’était assez flou puis, il comprit que celui-ci lui demandait de reprendre le travail car il y avait eu un problĂšme au niveau de sa demande de congĂ© paternitĂ©. Au dĂ©part, il pensa qu’il lui faudrait juste aller Ă  la boite pour rĂ©gulariser sa demande, et peut ĂȘtre simplement bossĂ© une journĂ©e. Il lui a Ă©tĂ© demandĂ© de reprendre le vendredi, jour de notre sortie. Il a refusĂ© en disant que nous rentrions ce jour de l’hĂŽpital et a posĂ© une journĂ©e sans solde. Nous Ă©tions en colĂšre et chamboulĂ©s par cette situation. Nous Ă©tions nĂ©anmoins trĂšs reconnaissants que la sortie se fasse sur une veille de week-end. Nous avons savourĂ© ces moments passĂ© tous les trois. Le lundi matin, j’attendais des nouvelles de Baptiste avec impatience. Il m’a alors annoncĂ© que sa demande de congĂ© n’avait pas Ă©tĂ© validĂ© officiellement du fait d’un problĂšme logistique avec la secrĂ©taire des Ressources Humaines, qu’il n’avait pas envoyĂ© de courrier de demande de congĂ© paternitĂ© en lettre recommandĂ©e. Cela ne lui avait pas Ă©tĂ© indiquĂ©, et lui qui avait fait les dĂ©marches trĂšs en avance pour ĂȘtre sĂ»r que tout soit ok 
 devait retourner bosser alors que sa fille venait de naĂźtre. Nous Ă©tions dĂ©moralisĂ©s. Je pleurais au tĂ©lĂ©phone, mon bĂ©bĂ© dans les bras. J’ai appelĂ© ma mĂšre qui est venue me rejoindre. Peu Ă  peu, les jours passant, nous nous sommes apaisĂ©s, mais le coup fut dur Ă  encaisser. Nous profitions des retrouvailles le soir, et en journĂ©e, je profitais d’avoir Æmilia pour moi toute seule ou de voir mes parents. Hormis ce dĂ©but difficile, j’ai vĂ©cu un post partum trĂšs doux, trĂšs cocon. Je me sentais Ă©panouie et en forme, malgrĂ© les nuits un peu hachurĂ©es. J’apprĂ©hendais progressivement les changements physiques post accouchement. 

Durant cette pĂ©riode, j’ai reçu deux fois la visite de ma sage-femme (celle qui m’avait accompagnĂ© pendant ma grossesse). Et comme dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©, j’ai pu rencontrer la puĂ©ricultrice de la PMI qui nous a accompagnĂ© dans un premier temps. Æmilia ayant du mal Ă  prendre du poids, la PuĂ©ricultrice est venue chez nous pour les premiĂšres visites afin de vĂ©rifier la bonne progression de sa prise de poids. Puis j’y suis retournĂ©e une ou deux fois, avant de trouver une pĂ©diatre pour prendre le relais du suivi.

En ce qui concerne la rĂ©Ă©ducation pĂ©rinĂ©ale, j’ai suivi celle-ci avec ma sage-femme, qui proposait une rĂ©Ă©ducation via une sonde. Nous avons un peu parlĂ© de rĂ©Ă©ducation abdominale mais nous n’avons jamais rĂ©ellement mis en place d’exercices. Je me suis cependant beaucoup renseignĂ©e par la suite, et j’ai pu trouver au cours de mes recherches des vidĂ©os sur youtube d’une coach sportive proposant des exercices de renforcement musculaire et rĂ©Ă©ducation abdominale adaptĂ©s et respectueux du pĂ©rinĂ©e (adbo hypopressifs, pas de pressions sur le pĂ©rinĂ©e, amĂ©lioration du gainage et du maintien), qui m’ont d’ailleurs beaucoup servis pour rĂ©adapter mes Ă©chauffements lors de mes cours de danse pour mes Ă©lĂšves.

Le plus beau révélateur et boosteur qui fut et qui soit !

J’ai repris mes cours de danse Ă  la fin de mon congĂ© maternitĂ©. Etant donnĂ© que je dispensais ceux-ci une fois par semaine en soirĂ©e, mon compagnon Ă©tait prĂ©sent pour s’occuper de notre puce. J’ai eu beaucoup de mal Ă  la laisser au dĂ©part. Mais dĂšs que j’étais avec mes Ă©lĂšves, je retrouvais ma pĂȘche et j’étais ravie de pouvoir retrouver la danse. En dehors de mes cours de danse, je n’ai eu aucun besoin de chercher un mode d’accueil, puisque j’étais au chĂŽmage. Il y a bien eu cette fois, Ă  la fin de mon congĂ© mater oĂč j’ai postulĂ© pour un post que je convoitais quelque temps auparavant. Mais en rĂ©alitĂ©, depuis que j’avais ma fille, rien ne me faisait plus envie que d’ĂȘtre auprĂšs d’elle. Le reste me paraissait fade. J’ai toujours dit Ă  Baptiste que je ne voulais pas faire un enfant pour le confier aux autres, que si nous avions la possibilitĂ©, je souhaitais pouvoir m’occuper de nos enfants. Le destin m’avait un peu Ă©coutĂ© puisque, alors que j’étais enceinte, je n’avais pas Ă©tĂ© renouvelĂ© au bout de 4 ans de CDD dans la structure oĂč je bossais du fait de ma grossesse, me donnant droit au chĂŽmage Ă  la suite de mon congĂ©. Cela me permettait de rester avec Æmilia, le temps de trouver quel chemin professionnel je souhaitais prendre. Aujourd’hui encore, je continue Ă  m’occuper d’elle, la confiant Ă  mes parents lors de mes rendez-vous et ateliers. 

J’ai montĂ© il y a peu mon auto-entreprise. GrĂące Ă  ma fille, grĂące Ă  ma grossesse, mon accouchement, mes rencontres, mon parcours, j’accompagne aujourd’hui des futurs et nouveaux parents, des bĂ©bĂ©s et bambins, dans leur cheminement, souhaitant leur permettre de trouver leurs clĂ©s et rĂ©vĂ©ler leur potentiel. Je suis monitrice de portage, Educatrice de Jeunes Enfants en libĂ©rale et future doula
 Merci la vie, merci ma fille de t’ĂȘtre nichĂ©e au creux de moi, au creux de ma vie il y a maintenant deux ans. Le plus beau rĂ©vĂ©lateur et boosteur qui fut et qui soit !


Merci Maureen pour ton expĂ©rience, tu es prĂ©cieuse, prend soin de toi et d’Æmilia <3