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Lucie : une sage-femme passionnée dans une maternité au label IHAB

Lucie : une sage-femme passionnée dans une maternité au label IHAB

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Lucie est sage-femme Ă  la maternitĂ© de St DiĂ© dans les Vosges. Cette maternitĂ© a obtenu le label IHAB, un label qui veille Ă  la bienveillance des femmes, des accouchements
 Lucie vous en dit plus dans son interview mais pas seulement ! Elle aborde sa volontĂ© ferme de devenir sage-femme, son parcours et ses expĂ©riences. MalgrĂ© une pĂ©riode compliquĂ©, avec un cancer qui s’est invitĂ©, Lucie garde une motivation Ă  toute Ă©preuve. DĂ©couvrez une interview d’une sage-femme mais Ă©galement d’une femme
 sage
 tout simplement



Lucie est une sage femme passionnée par son métier

Bonjour Lucie, peux-tu te prĂ©senter ?

J’ai bientĂŽt 34 ans (en avril). Je suis la maman de 2 enfants (Marceau 6 ans et Soline 4 ans). Concernant mon caractĂšre je dirais que je suis trĂšs active (j’adore avoir des listes de choses Ă  faire, et avoir des nouvelles idĂ©es en tĂȘte), optimiste, combative, maman poule ; aussi parfois trop naĂŻve et sensible !

Tu es sage-femme Ă  la maternitĂ© de St DiĂ© dans les Vosges, peux-tu nous expliquer pourquoi as-tu voulu devenir Sage-Femme ? 

Alors comme beaucoup de petites filles, j’ai voulu ĂȘtre tout d’abord vĂ©tĂ©rinaire (quand j’étais Ă  l’école primaire !), et ensuite j’ai eu l’envie d’ĂȘtre pĂ©diatre (au collĂšge), car j’aimais les jeunes enfants et le domaine mĂ©dical, mais j’ai soudainement compris que pĂ©diatre c’est essentiellement les enfants malades 
 Alors, ceci m’a permis de comprendre que ce que j’aimais c’était en fait carrĂ©ment la dimension de la FAMILLE mais pas vraiment le versant maladie. Et donc, en cheminant, j’en suis arrivĂ©e Ă  me dire que ce que j’aime dans les jeunes enfants c’est ce qu’ils reprĂ©sentent Ă  travers la naissance d’une famille, le cercle familial qui se construit. 

Pour une petite anecdote, je me rappelle, que je savais dĂ©tecter les grossesses de mon entourage (de mes tantes, des amies de mes parents) quand je les avais vu au tout dĂ©but de leur grossesse (encore non rĂ©vĂ©lĂ©e !), je disais Ă  mes parents « oh je crois bien qu’elle est enceinte », et chose qui se vĂ©rifiait dans les semaines suivantes, oĂč on apprenait la bonne nouvelle officiellement 
  

Et donc, Ă  la fin du lycĂ©e, je me suis naturellement dirigĂ©e vers la facultĂ© de mĂ©decine, dans l’optique de travailler pour obtenir ma place dans une Ă©cole de sage-femme ! 

Quel est ton parcours : Ă©tudes et expĂ©riences professionnelles ? As-tu commencĂ© par ĂȘtre sage-femme ou faut-il passer par d’autres fonctions avant ?

Je suis sage-femme depuis juin 2010. 

En 2005, j’ai dĂ©butĂ© ma premiĂšre annĂ©e Ă  la facultĂ© de mĂ©decine, rĂ©putĂ©e pour ĂȘtre horriblement difficile ! Je me suis dit : « Bon, je donne tout ce que je peux, je travaille Ă  fond, j’en ferai une, pas 2 ! Fais-en sorte de ne pas avoir de remords si je tu loupes ton concours ». Et ça a payĂ© et marché ! J’ai Ă©tĂ© classĂ©e 63Ăšme sur 1700, Ă  la fin de ma premiĂšre annĂ©e de mĂ©decine, ce qui me permettait d’accĂ©der Ă  la filiĂšre mĂ©decine (car les 120 premiĂšres places sont dĂ©diĂ©es Ă  la filiĂšre MEDECINE, ce que je ne souhaitais pas choisir), et j’ai Ă©tĂ© donc la premiĂšre candidate Ă  choisir la filiĂšre sage-femme, cette annĂ©e-lĂ , dans le numĂ©rus clausus, malgrĂ© mon trĂšs bon classement. Enfin tout ça pour dire, que je suis sage-femme, je voulais ĂȘtre sage-femme, et j’en suis trĂšs heureuse ! Être prĂ©sente Ă  un moment crucial de la vie des familles, quelle chance ! 

AprĂšs la facultĂ© donc, il faut faire 4 annĂ©es en Ă©cole de sage-femme, oĂč le cursus est rythmĂ© de pĂ©riodes de cours thĂ©orique et de pĂ©riodes de stage (3 semaines / 3 semaines, Ă  l’époque ! Maintenant le rythme est diffĂ©rent). On alterne les terrains de stages : maternitĂ© de niveau 3, 2, 1 
 au sein d’un SAMU, en crĂšche, en PMI, en cabinet libĂ©ral. On aborde toutes les facettes de notre mĂ©tier. Et j’ai rapidement eu, une prĂ©fĂ©rence pour mes expĂ©riences en salle d’accouchement. Accompagner les parturientes, les amener Ă  gĂ©rer les contractions, Ă©couter des heures ce petit cƓur qui bat par le biais du monitoring, ĂȘtre des heures ensemble 
 et enfin, dĂ©couvrir ce bĂ©bĂ©, qui a fait tout le cheminement dans la filiĂšre gĂ©nitale, et qui arrive là ! 

J’ai dĂ©butĂ© ma carriĂšre par 3 mois en tant que sage-femme remplaçante dans une clinique (1200 accouchements par an), afin de pallier les dĂ©parts en vacances estivales. Et au bout de 3 mois, l’hĂŽpital de Saint-DiĂ©, au sein duquel, j’ai fait 3 stages lors de mes Ă©tudes, m’a contactĂ© pour savoir si j’étais intĂ©ressĂ©e pour intĂ©grer l’équipe (en CDD tout d’abord), ce qui Ă©tait parfait pour moi gĂ©ographiquement (vis-Ă -vis de ma vie personnelle). Et depuis le 1er octobre 2010, je suis Ă  au Centre Hospitalier de Saint-DiĂ©, maternitĂ© de niveau 1, qui rĂ©alise environ 600 accouchements par an. J’ai dĂ©butĂ© en faisant des gardes en suites de couches et en salle d’accouchement. Puis en juin 2013, on m’a proposĂ© de varier mon activitĂ©, en faisant Ă©galement des journĂ©es en HAD (Hospitalisation A Domicile), chose que j’ai acceptĂ©, et qui est une façon trĂšs riche de travailler, et qui me convient parfaitement ! 

La maladie, Ă©preuve difficile mais Lucie l’a vĂ©cu entourĂ©e d’amour


Tu as subi une Ă©preuve, voire plusieurs Ă©preuves qui ont mis Ă  mal ta santĂ© ces derniĂšres annĂ©es, peux-tu nous raconter ? Comment as-tu vĂ©cu le fait de ne plus pouvoir travailler ? Tu reprends bientĂŽt, j’imagine ta joie ?  

Oui, je suis en congĂ© longue maladie depuis le 8 mars 2019
 et donc je vais reprendre le 8 mars 2021 (journĂ©e des droits de la femme ! c’est une belle date je trouve !)  

En effet, on m’a diagnostiquĂ© un lymphome de Hodgkin en avril 2019 (cancer des ganglions), cela faisait plusieurs mois que des symptĂŽmes s’installaient, sans vĂ©ritablement les considĂ©rer (comme je dis souvent : « ça partira comme c’est venu ! »).

Et en mars 2019, mon corps Ă©tait Ă  bout de souffle, et suite Ă  un Ă©niĂšme bilan sanguin, on m’a mise en arrĂȘt maladie afin d’enchainer les examens nĂ©cessaires Ă  une investigation rapide et sĂ©rieuse. Moi, je pensais plutĂŽt Ă  une petite pĂ©riode de repos, et hop reprise ! 
 mais tout compte fait, ça sera un arrĂȘt maladie pour une belle chimio ! 

Me voilĂ  donc, le 22/05/2019 ; ultra motivĂ©e, plus que jamais, on attaque ce combat, avec mon gang de supporters : mon conjoint, ma fille de 2 ans et mon fils de 4 ans, Ă  l’époque ! Sans oublier mes parents, mon frĂšre, mes beaux-parents, ma famille au sens large 
 et mes super collĂšgues : car mes collĂšgues, je pouvais leur Ă©crire jour et nuit 
 il y en a toujours une de garde de jour comme de nuit pour me lire. On avait crĂ©Ă© un groupe MESSENGER, et je pouvais les tenir au courant (car elles ont Ă©tĂ© inquiĂštes pendant les derniers mois avant mon arrĂȘt, de me voir pas vraiment dans mon assiette), et je me sentais avec elles 
 celles avec qui je passe beaucoup de temps et avec lesquelles on partage des moments fort de par notre mĂ©tier ! Nombreuses de mes collĂšgues ont jouĂ© des moments clĂ©s pendant toute cette pĂ©riode (m’aider Ă  trouver mon mĂ©decin hĂ©matologue, m’accompagner dans des consultations, me rendre visite 
 des mots de soutien) comme je leur ai dĂ©jĂ  dit : mes collĂšgues ont Ă©tĂ© mes psychologues ! 

 Enfin voilĂ , protocole de chimiothĂ©rapie +/- agrĂ©able (mais l’avantage c’est que c’était l’étĂ©, donc saison trĂšs sympa pour supporter cela). Super motivĂ©e car j’avais une date de fin en vue : en octobre 2019, je devais en avoir fini avec tout ça ! Pleins d’efforts Ă  fournir, et aprĂšs rĂ©compense ! 

Le 14/10/2019, on m’a annoncĂ© ma rĂ©mission, le traitement a Ă©tĂ© concluant
 Mais je sentais physiquement que je me dĂ©gradais.  

Et le 17/10/2019 (3 jours de rĂ©mission officielle), j’ai Ă©tĂ© rĂ©hospitalisĂ©e pour un syndrome de Guillain-Barré (complication neurologique de ma chimio qui Ă©tait assez lourde)
 Ce qui entrainera une paralysie de 2 mois et demi dans un fauteuil roulant, en neurologie puis en rĂ©Ă©ducation.  

Enfin, aprĂšs le gros coup de massue, pas de par la pathologie en elle-mĂȘme (pas de bol, je fais partie des statistiques de complications rares suite Ă  mon traitement
 c’est ĂȘtre exceptionnelle, d’une certaine façon !), par contre j’ai Ă©tĂ© cruellement en colĂšre contre cette pathologie car il m’a Ă©vincĂ© de ma maison, et de ma position de maman dans mon foyer pendant presque 3 mois : 3 mois d’absence auprĂšs de mes enfants (qui avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© ultra fort pendant tout mon cancer) 
 

Mais le discours Ă©tait unanime : c’est un SYNDROME, ce qui signifie que ce n’est pas une pathologie chronique et irrĂ©cupĂ©rable, c’est temporaire, et il y a une descente mais surtout aprĂšs il y aura une remontĂ©e, on rĂ©acquiert tout ce que l’on perd. 

Donc motivation, encore une fois, aprĂšs une rĂ©Ă©ducation tenace j’ai demandĂ© Ă  sortir le 21/12/19, car je voulais ĂȘtre dans ma famille pour NoĂ«l ; une rĂ©hospitalisation en janvier 2020 Ă©tait Ă©voquĂ©e, si la pĂ©riode de NoĂ«l n’était pas concluante
 mais, mon retour Ă  la maison fut salvateur : ĂȘtre une maman Ă  la maison a Ă©tĂ© la meilleure des rĂ©Ă©ducations, et donc dĂ©ambulateur, bĂ©quilles, orthĂšse
 sont des Ă©tapes qui ont vite dĂ©filĂ©es et j’ai remarchĂ© comme une grande et de maniĂšre normale en mars 2020. 

Et lĂ , le confinement total, a Ă©tĂ© en quelque sorte : le moyen de rattraper le temps perdu pendant ma longue absence ! 

Enfin, en septembre 2020, j’ai retrouvĂ© vraiment beaucoup de moi-mĂȘme, et j’ai voulu remettre le pied Ă  l’étrier en me remettant en marche pour le service de la maternitĂ©, aider autant que possible mes collĂšgues par des petites missions. J’ai repris donc mes fonctions au sein du copil IHAB, mais pas de reprise de mon travail de sage-femme sur le terrain. 

Donc voilĂ , je termine enfin ma derniĂšre pĂ©riode d’arrĂȘt de travail, et je vais ĂȘtre Ă  nouveau ĂȘtre la sage-femme de terrain que j’affectionne tant : les bidons ronds me manquent, les nouveau-nĂ©s, revivre des naissances, des accouchements qui me donne la chair de poule, parler en langage obstĂ©trical.  

 Par contre, j’avoue que la reprise va vraiment ĂȘtre impressionnante pour moi 
 car je n’ai pas du tout travaillĂ© avec les contraintes COVID. Et du coup, voilĂ , voir toutes las patientes masquĂ©es, avoir un masque toute la journĂ©e, 
 ceci m’interroge, car l’expression du visage est tellement importante, le petit sourire au bon moment pour encourager une dame en travail
 

Mais mes collĂšgues y arrivent, et j’apprendrais auprĂšs d’elles naturellement, pour Ă©voluer et travailler avec ! Rien n’est insurmontable, c’est temporaire, c’est une pratique protectrice, donc voilĂ , je vais m’adapter ! 

Observes-tu des diffĂ©rences entre les maternitĂ©s dans lesquelles tu as exercé ? Et observes-tu une Ă©volution positive dans le temps, sur la bienveillance envers les futures et jeunes mamans (Pas d’épisiotomie, plus de prĂ©venance
) ?

Des diffĂ©rences forcĂ©ment, car j’ai connu le fonctionnement d’une clinique, et celle d’un centre hospitalier.  

Le statut de la sage-femme en clinique n’est pas complĂ©tement pareil qu’à l’hĂŽpital. Dans le sens, en clinique, oĂč au moment de l’accouchement, ou de consultations, on doit forcĂ©ment se rĂ©fĂ©rer au mĂ©decin gynĂ©cologue-obstĂ©tricien qui suit la patiente, mĂȘme dans un contexte de situation physiologique (exemple : accouchement voie basse sans complications). C’est le mode de fonctionnement en clinique. On prodigue nos soins, on pratique les mĂȘmes gestes, mais le mĂ©decin est rĂ©fĂ©rent.  

Alors qu’en Ă©tablissements publics, la sage-femme n’a pas besoin de rĂ©fĂ©rer au mĂ©decin si la situation n’a rien de pathologique. 

Concernant l’évolution positive, Ă  vrai dire, au cours de mes Ă©tudes, j’ai Ă©voluĂ© essentiellement au sein de la maternitĂ© de Nancy (maternitĂ© de niveau 3, dont mon Ă©cole Ă©tait rattachĂ©e), et vraiment les Ă©pisiotomies, Ă©taient dĂ©jĂ  anecdotiques (donc dĂ©jĂ  en 2006 – 2010). Je n’ai jamais Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  des pratiques d’épisiotomie Ă  outrance, vraiment. 

Concernant la bienveillance envers les parturientes, patients, familles, je dirais que ce n’est pas un avant/aprĂšs, une illumination venue de l’esprit d’il y a peu que de se dire « Maintenant on va ĂȘtre bienveillant ». DĂ©jĂ , la pĂ©riode de la maternitĂ© en elle-mĂȘme, amĂšne Ă  la bienveillance Ă  la prĂ©venance ! Donc, j’ai toujours connu un respect des patientes, des soins, mais en avançant, il est vrai au cours de ses 15 derniĂšres annĂ©es, on prend de + en + en compte, l’aspect rythmes et besoins individuels. Être assez souple dans nos soins, nos horaires, s’adapter, accompagner de façon + personnelle, moins de schĂ©ma identique pour toutes nos interventions, conseils. 

Mais sincĂšrement, pour rĂ©pondre Ă  ta question, je ne me considĂšre pas + bienveillante actuellement, qu’il y a 15 ans, et en gĂ©nĂ©rale, les Ă©tablissements, les services, les Ă©quipes que j’ai cĂŽtoyĂ©e, ne m’ont jamais vĂ©hiculĂ© un sentiment de maltraitance, de nĂ©gligence des besoins, les soignants sont lĂ  pour ĂȘtre prĂ©venants ! 

Quels sont les engagements d’une maternitĂ© au label IHAB ?

La maternitĂ© de St DiĂ© a obtenu le label IHAB, peux-tu nous dire quand, comment ? Quels sont les critĂšres ? Les conditions ? Que cela implique-t-il au quotidien ? Avez-vous des contrĂŽles annuels pour valider ce label ? Combien de naissances avez-vous par an ? Quelle est votre philosophie ? 

Alors, notre maternitĂ© est labellisĂ©e depuis 2017. L’équipe travaillais dĂ©jĂ  dans ce sens depuis 10 ans auparavant : s’informer, s’imprĂ©gner des pratiques, bousculer certaines façons de faire, faire adhĂ©rer les principes Ă  l’ensemble des Ă©quipes, se former, se rendre compte de la faisabilitĂ©, travailler, chercher, imaginer des mises en place 
 enfin, aprĂšs tout ce travail de maturitĂ© et prĂ©paration, en 2017, on fait part au label IHAB que l’on souhaite obtenir son label, et lĂ  ils nous proposent une visite d’accrĂ©ditation. 

Une Ă©quipe IHAB se rends dans notre Ă©tablissement pendant 3 jours : ils vont regarder nos pratiques, interroger les professionnels du service, dialoguer avec les patientes, lire nos protocoles, consulter nos dossiers 
 tout ce qui rends compte de nos pratiques, qui doivent ĂȘtre respectueuses des 12 recommandations du label IHAB.  

Ce qu’il faut retenir du label, c’est un label de l’OMS et de l’UNICEF. Il n’est pas franco-français (voir la carte – et remarquer le large pourcentage en NorvĂšge et aux Pays-Bas !). Il est centrĂ© sur les besoins individuels de nouveau-nĂ© et de sa mĂšre, et donc en voici la triade :  

Cela assure une façon de faire de toute l’équipe, et au sens large dans le secteur mĂšre-enfant. On rĂ©alise 600 accouchements par an. Notre philosophie : BIEN NAITRE EN DEODATIE !  

Être prĂ©sent de façon bienveillante, faciliter tout ce qui assure la physiologie et l’accompagnement, et assurer aux familles qu’il existe des moyens soutenants pour leur parentalité : grĂące Ă  tout ce qui appartient au rĂ©seau pĂ©rinatal (pas que rĂ©gional, mais surtout de façon locale). 

As-tu des dĂ©sirs d’évolution : avoir ton cabinet ? Mettre en place des actions concrĂštes Ă  la maternité ? Des formations supplĂ©mentaires ? 

Concernant mon Ă©volution 
 Ă  court terme, redevenir sage-femme de terrain, pour concourir au travail de mon Ă©quipe, et des familles de notre bassin dĂ©odatien. 

Je me sens trĂšs bien en tant que sage-femme hospitaliĂšre, j’aime le service public, donc pas de perspective d’un cabinet libĂ©ral.  

Actions concrĂštes : continuer de pĂ©renniser le label IHAB au sein de notre Ă©tablissement, notre label est valable 4 ans, et nous devons repasser une visite d’accrĂ©ditation cette annĂ©e, en juin 2021 
 donc vraiment, c’est un super objectif Ă  moyen terme. Et Ă  plus long terme, j’envisage peut-ĂȘtre, d’avoir la formation pour ĂȘtre consultante en lactation certifiĂ©e IBLC 

Quels conseils donnerais-tu Ă  une maman pour le jour J, pour son sĂ©jour Ă  la maternité ? 

Se sentir confiante ! Que le jour J, et bien c’est le corps qui va montrer toute ses capacitĂ©s, avec la sĂ©crĂ©tion d’ocytocine, que la grossesse, c’est « faire un bĂ©bĂ© chaque jour », la maman est actrice depuis 9 mois, et elle va avoir le rĂŽle principal le jour J !  

Que tout le soutien, tout ce qui peut l’aider, l’apaiser, la rassurer, il ne faut pas s’en priver. 

Que ça soit, travail spontanĂ©, dĂ©clenchement artificiel du travail, cĂ©sarienne, ça restera le jour de la naissance de leur enfant, et donc un jour Ă  graver dans le calendrier, un jour oĂč une famille change de dimensions. Donc le conseil, se sentir capable et avoir confiance ! 

Pendant le sĂ©jour, essayer de profiter de cette bulle de rencontre, avec ce bĂ©bĂ©, un moment de proximitĂ© intense : on est dans une chambre de 12m2, H24 avec ce petit bout. C’est L’attachement fort qui va s’y dĂ©velopper qui va nous donner la force d’ĂȘtre LA maman qui fera toujours de son mieux pour son enfant. Dialoguer avec les Ă©quipes soignantes. 

Comment vis-tu l’équilibre de ta vie professionnelle et personnelle ?  

En temps normal, j’adore le rythme de mon travail, car on travaille en gardes de 12h (alternance jour et nuit), mĂ©langĂ©es Ă  des journĂ©es de 7h (en HAD). Donc, ce que j’aime c’est que nos plannings ne sont pas rĂ©guliers : tout le monde n’apprĂ©cie pas cela, mais moi j’aime ! Aucune routine, pas de rythme prĂ©cis. Quand on part en garde, on ne sait jamais ce que notre journĂ©e nous rĂ©serve, et franchement, il y a peu de mĂ©tier qui peut permettre cela ! 

Bien sĂ»r, il y a une fatigabilitĂ© de par ce rythme, j’avoue que mon talon d’Achille est le sommeil : je dors trĂšs peu avant, aprĂšs mes nuits de travail : j’espĂšre m’amĂ©liorer sur ce point, Ă  ma reprise ! Cela peut ĂȘtre un atout santé ! 

Mais on peut allier du temps Ă  la maison, en semaine, en journĂ©e, pouvoir se rendre Ă  la sortie de l’école sur nos jours de repos, et ça j’adore ! 

Pendant la maladie, j’étais trĂšs mal Ă  l’aise d’ĂȘtre en arrĂȘt maladie, au dĂ©part, car l’absentĂ©isme dans notre profession, entraine forcĂ©ment une supplĂ©ance assurĂ©e par mes collĂšgues, en plus de leur temps de travail 
 le remplacement d’un arrĂȘt maladie, Ă  l’hĂŽpital, est rarement effectif rapidement. Donc toutes les gardes que je devais rĂ©aliser, ont Ă©tĂ© dispatchĂ©es et rĂ©attribuĂ©es Ă  d’autres collĂšgues, qui avaient dĂ©jĂ  leur part Ă  faire 
 qui sont elles-mĂȘmes mamans, qui ont des projets les WE, sur leurs jours de repos 
 j’étais vraiment mal de bousculer la vie des filles. 

Non, notre travail est continu, 24h/24h, 7j/7j, et donc on se relaye 
 donc voilà ! Chacune doit avoir une part de disponibilitĂ© et flexibilitĂ© pour assurer le roulement du service. Une fois, ma remplaçante trouvĂ©e, je me sentais plus lĂ©gĂšre ! 

Et cĂŽtĂ© perso, je me suis nourrie de ma famille ! On Ă©tait rythmĂ© par les chimio, des cycles de 3 semaines, les enfants ont appris les bases de l’hĂ©mato, c’était drĂŽle ! 

Enfin, aprĂšs ma maladie, je me sens ultra prĂȘte Ă  reprendre la vie active, ma rĂ©mission, ma convalescence a Ă©tĂ© d’une durĂ©e idĂ©ale, pour me sentir physiquement prĂȘte ! La reprise va ĂȘtre aussi une Ă©tape pour ma famille, les enfants vont retrouver maman sui travaille, et en plus Ă  nouveau certains WE, certaines nuits, des mercredis 
 reprise de journĂ©e chez nounou, quelques heures de garderie ou de cantine 
 et donc, ça on se prĂ©pare progressivement, en parlant de tout ça, en Ă©voquant le bon cĂŽtĂ© des choses : « le travail, c’est la santé ! » , cette phrase on l’évoque dans le sens, oĂč le mot « arrĂȘt maladie, signifie que tu arrĂȘtes de travailler car tu es malade ». Maman est guĂ©rie, donc elle reprend le chemin du travail ! 

La vie ne va pas reprendre, elle va continuer, avec une Ă©tape de plus d’accomplie, on va s’adapter, reprendre de nouvelles marques, et puis voilà !Â